Les événements se précipitent. La crise a permis de faire entrer en force dans le champ lexical un terme oublié: le capitalisme.
Tout le monde y va de son laïus: on fonde un parti anticapitaliste, les gouvernants veulent faire une gouvernance du capitalisme et nomment mettre à la tête des banques des valets dociles, comme toujours seuls les sociaux traîtres du PS, P"c"F,PG passent à côté d'une critique de fond, mais qu'espérer de la part de fidèles renégats de la classe ouvrière à la solde de la bourgeoisie? Puisque qu’entre la cogestion, se faire l’écho de la politique répressive (comme nous l’avons vu avec les événements de Strasbourg), ces partis et syndicats réformistes ne font que cautionner l’Etat bourgeois…
Tout cela est une insulte aux 6 millions d'ouvriers et leurs familles, aux 7 millions de salariés, précaires et aux nouveaux 90 000 chômeurs en somme aux opprimés du capitalisme (ouvriers, stagiaires, étudiants, étrangers, sans-papiers, femmes ...) de ce début d’années, dont le chiffre va croissant.
Tout cela est une insulte aux ouvriers et salariés de Continental , Molex, Freescale, Valeo, Caterpillar, Arcelor-Mittal, Toyota, Ascometal, Sanofi et de centaines d’autres usines !
Tout cela est une insulte aux 6 millions d’invisibles qui n’apparaissent jamais sur les écrans de la bourgeoisie.
En 2008 à la télévision les cadres étaient la classe sociale la plus représentée (61%) alors que sa proportion dans la population française n’est que de 15,5%, bien loin derrière les employés (29%) et les ouvriers qui représentent 23% de la population réelle et que l’on ne voit que dans…2% des images diffusées !
Cette sous représentation ouvrière souligne l’éviction de l’ouvrier de la scène médiatique. Cela illustre la représentation déformée de la société à l’écran qui permet aux économistes libéraux de déclarer la fin de la classe ouvrière.
Il faut aussi noter la sous représentation des femmes. Elles ne sont qu’un tiers des personnes représentées à la télévision alors qu’elles représentent 51% environ de la population française des 15 ans et plus.
Voilà le reflet de cette politique de destruction, nous nier, pour mieux nier nos problèmes !
CELA NE DOIT PAS SE PASSER AINSI !
Nous nous sommes maoïstes!
Maoïstes, mais qu'est-ce à dire? Agissons nous par exotisme? Agissons nous par nostalgie d'un temps que nous n'avons connu?
Bien sur que non! Nous estimons que les anciens groupes maos des années 70 (Gauche Prolétarienne, Nouvelle Gauche Prolétarienne, Union des Communistes de France Marxiste-Leniniste) ont ouvert une voie.
Toute voie n'est pas droite, tout chemin peut être sinueux nous apprend Mao.
Après des années de silence et de repli, liées à une social-democratisation des luttes, nous ressurgissons car nous voulons oeuvrer pour le prolétariat et saisir l'importance d'un mouvement maoïste en France.Notre conviction est que le prolétariat a besoin du maoïsme et que ce dernier est une étape, l'étape post-léniniste.
Le maoïsme est le marxisme de l'époque du révisionnisme moderne, c'est-à-dire de la sociale-démocratisation des mouvements de gauche qui tournent le dos aux masses, préfère défendre leur pré carré bourgeois. Les leaders de la "gauche" sont-ils du côté des masses? Savent-ils ce qu'est une usine, un atelier, un bureau de salarié, connaissent-ils le chômage, la crainte de la perte de leur emploi, le chômage partiel, les pressions des contremaîtres, des chefs, des patrons? Bien sûr que non! Il y a bien longtemps que ces gens se sont détournés des problèmes quotidiens, s'ils les ont connus un jour!
Le maoïsme suppose trois principes:
1./être à l'école de la lutte des classes et des masses: comprendre les contraintes, les humiliations, les craintes, les espoirs déçus.
2./mener l'antirévisionnisme jusqu'à terme! Les masses n'ont pas à être représentées par des parlementaires encravatés sous des lustres brillants confortablement assis dans des sièges de velours.
3./ être marxiste de ce temps, c'est être maoïste, comprendre qu'il faille renverser le système et non l'amender. Tirer les enseignements de la révolution culturelle : une révolution n'est pas une finalité comme pour les anarchistes mais un commencement où la lutte de classes continuera à survive à longue échéance contre les forces réactionnaires, mais aussi contre les opportunistes qui sacrifieront leurs convictions sur l'autel de l'individualisme petit-bourgeois.
Le maoïsme est la forme actuelle du marxisme, c'est aussi pousser la théorie de la dictature du prolétariat jusqu'à la reconnaissance de la lutte des classes sous la dictature prolétarienne, c'est reconnaître la nécessité d'une grande révolution culturelle prolétarienne, d'une rectification idéologique des éléments contre-révolutionnaires.
Le mythe de 1936 de l'unité pour rechercher une victoire par les urnes et celui de 1968 qui pense qu'une grande grève générale suffira à changer les donnes sont des conceptions mortes. 1981 a définitivement sonné le glas de l'illusion démocratique pour l'ouvrier.
Tout cela est fini, « les grèves ne marchent plus » tous les ouvriers le savent: les usines ferment tout de même, les syndicalistes copinent avec le patronat pour des augmentations ridicules, les débrayages entraînent des sanctions à peine voilées. L'ouvrier n'a plus le choix de la grève, face aux menaces des patrons et à la perte de revenus que cela implique sur sa famille.
Les ouvriers de Continental Clairoix l’ont compris !
Les formes « nouvelles » de lutte issus de 1968, comités de lutte, autogestion, grève générale, dont certains se revendiquent encore, ont fait long feu !
Redskinheads de France-L'homme sans qualités, 2009.