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19 mai 2010 3 19 /05 /mai /2010 06:22

DD36 

Le capitalisme démontre non seulement qu'il est cynique, mais qu'il est fragile et qui plus est, c'est un énorme jeu de dupes. Le banquier Bernard Madoff a utilisé un procédé de base de l'escroc: l'effet boule de neige: emprunter toujours plus, rembourser le premier créancier avec la mise du deuxième et ainsi de suite! Le système capitaliste s'effondre tous les créanciers deviennent débiteurs les uns des autres et c’est la crise.

Nous ne développerons pas les origines des crises économiques qui ne sont pas de notre propos, mais voyons ce que le risque de crise entraine un risque accru de voir les capitalistes mettre à la tête de pays des partis avec des doctrines fascistes pour préserver les capitaux. De plus, on le sait, les crises économiques entrainent un ras-le-bol de ce que les politiciens bourgeois et technocrates nomment « la base » est qui fait que le vote fasciste devient un vote prostestaire de dernier recours. Les petit-bourgeois trop arqueboutés sur leur maigres devises, biens, propriétés se damneraient politiquement pour que l’on ne touche pas à leur précieuses possessions.

Soulignons juste cette évidence : L'objectif du système capitaliste n'est pas la satisfaction des besoins humains, mais la réalisation de profit. Ce système avec ses contraintes et les mécanismes est la cause de la crise mondiale et globale : destruction de l'environnement, guerres, crises économiques, oppression des pays en développement, faim…

Derrière le fascisme, il y a le capital et l’apport populaire à ce mouvement n’est qu’un phénomène de surface : En Allemagne par exemple, était déjà dans les années 20, le NSDAP (Parti Nazi) était soutenu massivement soutenu par les capitalistes et les grandes entreprises (Krupp, Siemens, Thyssen), avec des fonds énormes. Pourtant à l’origine le NSDAP alors D.A.P (Parti du Travailleur Allemand) avait une base prolétarienne.

 Le transfert du pouvoir au parti nazi en 1933 est dû à la pression politique de ces sociétés et leurs représentants. Dans l'intérêt des organisations de la grande entreprise, le mouvement ouvrier (syndicats et les partis) ont été brisées.

Le fascisme est donc une forme de domination du capitalisme, à l'avenir, le danger d'un transfert fasciste du pouvoir ne peut être exclue si elle est dans l'intérêt des capitalistes financiers, "parce que le ventre est encore fécond, d’où vient la bête" écrit Bertolt Brecht.

Même si le fascisme peut prendre différentes dans chaque situation spécifique doit, deux caractéristiques sont essentielles.

·         Tout d'abord, son caractère de classe : Le fascisme n’est pas un mouvement prolétarien ou destiné aux masses mais aux tendances agressives de domination du capital financier. Cela ne signifie pas que certaines parties de la classe ouvrière et la petite-bourgeoisie ne peuvent être séduite par un travail de propagande surtout lorsque le travail manque. C’est le sens du fameux slogan du F.N. « deux millions de chômeurs c’est deux millions d’étrangers » qui a valu des poursuites judicaires à Le Pen.  Bien plus les fascistes ou les partis à tendance fascitoïde cherche à gagner les larges masses comme le démontre le dernier slogan en date du F.N : « Jaurès aurait voté FN ».  Jaurès fut l’un des grands noms du socialisme français et le fondateur du journal « l’humanité ».

·          Deuxièmement, l'essence du fascisme est la dictature terroriste ouverte à la liquidation de toutes les formes du mouvement ouvrier organisé et toutes les forces démocratiques par le biais de la terreur organisée. C’est la constitution des « faisceaux » dans l’Italie fasciste par exemple.

Une politique moderne antifasciste, par conséquent, ne doit pas se limiter à la lutte contre des néo-nazis et s'égarer à quelques errements sur des concerts de Rock Identitaire Français comme principal symptôme d’un renouveau fasciste.

 

Redskinheads de France, Avril 2010, "Comment s'opposer au fascisme?", chapitre 2.1: le capitalisme

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28 avril 2010 3 28 /04 /avril /2010 06:28

      Jean Ferrat est mort dernièrement, et une véritable hagiographie bourgeoise a déferlé dans les médias bourgeois à son propos, signe, comme le soulignait le site Contre-informations.fr, que ce chanteur était complétement englué dans le système, sous ses apparences rebelles.

 

       C'est l'occasion pour nous de nous intereser à une autre figure de la chanson francaise, actuellement en tournée, il s'agit de Jacques Dutronc.


     Connu comme un chanteur amateur de calembourgs (les gars de la narinel'hymne à l'amour, moi l'noeud) et de textes légers (la compapayade) , la critique bourgeoise oublie souvent des aspects de l'œuvre de Dutronc, qui ne passe pas, lui aux yeux des critiques, pour un chanteur engagé et pourtant....

 

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- tout d'abord il faut rappeler que Jacques Dutronc est apparu en opposition aux "yéyés". Ces derniers adaptaient des chansons américaines aux rimes simplistes, laissant libre cours à une pseudo-révolte petite-bourgeoise (ex: « Les élucubrations » d'Antoine) ou   à des ballades romantiques niaises (ex: « Et j'entends siffler le train » de Richard Anthony). Ainsi La chanson « Mini mini mini » est une parodie critique, des yéyés mentionnés.

 

-Dutronc reste  donc un artiste de rock garage, comme le témoigne   d'ailleurs les arrangements de sa dernière tournée en cours qui   décontenancent parfois un public vieillissant imaginant avoir à faire   à un chanteur de variété bien tranquille comme l'on laissé croire  longtemps les médias; 

 

-l'apparente légèreté  des textes de Dutronc (souvent co-écrit avec Jacques Lanzman dans les années 60) et la musique rock semblent  ne pas l'inscrire dans les artistes « rive-gauche » engagés comme   Mouloudji, Montant ou bien entendu Ferrat, en somme dans une sorte « d’école » de la chanson réaliste française, mortifère, ennuyeuse, adressée à   l'élite culturelle, dont Coluche se moquera d’ailleurs quelques années plus tard (« Misère, misère »).

 

Et pourtant il suffit de se pencher sur certaines  chansons même très connues pour se rendre à l'évidence: Dutronc  critique les conventions bourgeoises tout azimut dont la chanson  les cactus  est finalement la synthèse. Cette chanson résume tout l’égoïsme et l’individualisme du capitalisme : 


 

 

« Dans leurs coeurs, il y a des cactus 
Dans leurs porte-feuilles, il y a des cactus 
Sous leurs pieds, il y a des cactus 
Dans leurs gilets, il y a des cactus 
Aïe aïe aïe, ouille ouille ouille, aïe 
 
Pour me défendre de leurs cactus 
A mon tour j'ai mis des cactus 
Dans mon lit, j'ai mis des cactus 
Dans mon slip, j'ai mis des cactus 
Aïe aïe aïe, ouille, aïe aïe aïe 
»

 
Jacques Dutronc  va toujours prendre la défense des masses laborieuses et du prolétariat, ou tout du moins les citer comme pour souligner leur présence, même dans les chansons les plus légères où lorsque dans  j’aime les filles  par exemple, après avoir parlé des hauts lieux de la nuit parisienne et des magasines de mode, il ouvre ce couplet :

 

« J'aime les filles de chez Renault 
J'aime les filles de chez Citroën 
J'aime les filles des hauts fourneaux 
J'aime les filles qui travaillent à la chaîne »
 

 

Ou encore dans Il est Cinq heures Paris s’éveille, Dutronc parle de ces ouvriers et salariés qui commencent leur morne journée dans les transports en commun :

 

« Les banlieusards sont dans les gares. 
À la Villette on tranche le lard. 
Paris by-night regagne les cars. 
Les boulangers font des bâtards. …

Les journaux sont imprimés. 
Les ouvriers sont déprimés. 
Les gens se lèvent, ils sont brimés 
Et moi, c'est l'heure où j'vais me coucher. »

 

Dutronc souligne aussi l’indigence du dialogue social au sein de la société capitaliste en imaginant un dialogue entre un syndicaliste réformiste et son patron ( L’augmentation -1968) : 

 

« Et bien patron, et bien voilà 
(Y a un des types qui n'aime pas ça) 
J’aurais bien voulu, vous parler 
Mais je ne voudrais pas vous déranger 
(Vous m'avez déjà dérangé)

Nous sommes sortis de son bureau 
Il nous avait tourné le dos 
On a pas pu placé un mot 
Mais demain, demain 
Je vais retourner voir mon patron 
Lui demander une augmentation » 
C'est fini l'exploitation 
Augmentation ou démission 
»

 
Dutronc va aussi défendre les minorités et valeurs antifascistes toujours avec humour en composant : « hymne à l'amour moi l'nœud » (1980) avec Serge Gainsbourg, qui est en fait un ramassis d’injures racistes  le tout saupoudré par volonté provocatrice d’un cale
mbourg reprenant pour partie un célèbre titre d’Edith Piaf afin de tourner en dérision ces paroles : 

« Bougnoule, Niakoué, Raton, Youpin 
Crouillat, Gringo, Rasta, Ricain 
Polac, Yougo, Chinetoque, Pékin 
C’est l’hymne à l’amour 
Moi l’ nœud 
C’est l’hymne à l’amour 
Moi l’ nœud »

 
Dutronc va procéder ainsi à une critique du capitalisme et des politiciens dans des chansons comme qui se soucie de nous?  (1987). Cette dernière chanson s’en prend directement aux politiciens qui semblent loin des réalités des gens qu’ils prétendent gouverner et continue à marquer non la désillusion mais la défiance face aux gouvernants : 
 


« vous êtes les cracks de la ruse 
vous avez la science infuse des zones ministrées 
vous avez du bol et bien sûr le monopole 
c'est tout juste dans la colle…

on vous a écoutés on vous a regardés 
on vous a supportés on vous a clamés 
on vous a acclamés on vous a réclamés 
on peut plus vous respirer »
 

 

 

 L'opportuniste  (1969) vient ainsi clairement enfoncer le clou sur le reflux de mai 1968 :

 

« Il y en a qui contestent 
Qui revendiquent et qui protestent 
Moi je ne fais qu'un seul geste 
Je retourne ma veste, je retourne ma veste 
Toujours du bon côté 
 
Je n'ai pas peur des profiteurs 
Ni même des agitateurs 
J'fais confiance aux électeurs 
Et j'en profite pour faire mon beurre 
»
 
 

 Le petit jardin (1972) s’en prend au développement anarchique des villes au détriment des espaces naturels sur un ton volontairement niais renforçant l’aspect de combat inégal  de la personne qui demande « grâce » de manière poétique face au promoteur implacable qui cherche à détruire: 

 

« De grâce, de grâce, monsieur le promoteur 
De grâce, de grâce, préservez cette grâce 
De grâce, de grâce, monsieur le promoteur 
Ne coupez pas mes fleurs 
C'était un petit jardin 
Qui sentait bon le Métropolitain 
A la place du joli petit jardin 
Il y a l'entrée d'un souterrain 
Où sont rangées comme des parpaings 
Les automobiles du centre urbain 
». 
 

 

Dutronc va aussi de manière très claire se faire le critique de la position de l'artiste face à la société dans la chanson  sur une nappe de restaurant  (1966) :

 

« Sur une nappe de restaurant 
J'ai écrit cette chanson 
En pensant à tous les gens 
Qui ne mangent que du plancton 
Evidemment hé hé ça va de soi hé hé 
Ça va de soi hé hé évidemment 
Dans ma voiture de champion 
J'ai fredonné cette chanson 
En pensant à tous les piétons 
Qui n'ont pas quelques millions 
Evidemment ça va de soi 
Ça va de soi évidemment ». 
 

 

Cette chanson sera d’ailleurs reprise par le groupe de Punk français Reich Orgasm en 1984.  


Par ailleurs il se moquera des groupes chantant en yaourt tout en prenant pour prétexte de glisser une phrase des plus irrévérencieuses dans « merde in France » (1984).

 

Il soulignera aussi l’exploitation des artistes par les sociétés de production, car Dutronc avait débuté sa carrière en travaillent au sein de l’une d’entre elles :

(« L’Idole – je n’en peux plus » -1970). 

« Ils vont me tuer 
Je vais crever 
Tous ils m'exploitent 
Jusqu'à me battre 
 
Et puis mon impresario 
Il s'enrichit sur mon dos 
Non coco faut l'faire 
C'est pour minuterie 
Les filles qui s'jettent sur moi 
Celles qui escaladent le toit 
Celles qui disent et moi et moi 
Oh comme je m'en mords le chinois »
 
 
En somme Jacques Dutronc en refusant en grande partie le système  du show-business (alors qu'il est devenu une icône) et par ses  chansons qui derrière leur légèreté sont  bien plus profondes que  celles de bien des chanteurs engagés (comme Jean Ferrat qui a passé son temps à sermonner son public. Dutronc s’inscrit dans une ligne innovante qui cherche à donner une dynamique nouvelle et à rompre avec le monde ancien.

 

Jacques Dutronc derrière une désinvolture  et une nonchalance assène avec assurance des coups sur des thématiques récurrentes de son œuvre : la désillusion politique, l’opportunisme, la quête de l’argent facile, les comportements individualistes, la soumission, la domination, le cynisme... il fait donc œuvre de manière bien plus polémique que beaucoup d’auteurs « engagés ». Dutronc fait date et apporte une culture nouvelle avec un esprit d’avant-garde.  

 

 

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18 avril 2010 7 18 /04 /avril /2010 06:00

 

(Sur les prétendus intellectuels, leur suffisance et sur les théories du complot)

            Le mandarin universitaire ou le prétendu intellectuel artistique du haut de sa suffisance regarde le peuple avec condescendance en agitant ses diplômes, ses œuvres, ses films, diplômes souvent obtenus avec des facilités toutes particulières, films réalisés sans soucis majeurs car les  facilités d’accès de la bourgeoisie à sa propre reproduction de classe sont innombrables, grâce aux moyens financiers notamment (frais de scolarité, logements…) mais aussi grâce à la cooptation (les liens de pouvoir, les connaissances, les pistons, la filiation…).

            Le mandarin est méprisant, voit en la masse de simples va-nus-pieds, pense détenir la vérité absolue. Mieux, il pense devoir de lui apporter la vérité.  Du haut de sa chaire universitaire, de son fauteuil de people,  il pense tout comprendre, tout saisir tout voir et surtout peut tout expliquer sans jamais se confronter à la critique. Le mandarin pense tout comprendre a priori c’est-à-dire avant de s’être confronté à un  problème. Le mandarin n’a pas besoin d’expérience, lui seul sait.

            Eugène Dühring fut un philosophe, économiste et théoricien raté du XIXème siècle. Diplômé en droit, ne pouvant exercer une activité juridique du fait de sa cécité, il obtient un poste de privat-dozent à l’université de Berlin en 1870, c’est-à-dire qu’il pouvait faire cours, sans être professeur ou titulaire d’une chaire. Il croyait tout avoir inventé, tout avoir dit à partir de son esprit. Engels démontre pourtant que même dans ses prises de position strictement juridiques, Dühring faisait preuve d’un esprit étriqué issu de l’esprit prussien, de ce tout petit esprit, dans cette toute petite partie de l’Allemagne. En cela Dühring démontre que ce n’est pas dans ses seules idées que naissent les théories mais bien dans la pratique du quotidien. En cela, il donne raison à Mao qui dit que toute théorique est le fruit de la pratique, pratique mis en œuvre dans un mode de production déterminé (De la Pratique).

            Néanmoins Mao nous apprend qu’il faut raison garder, apprendre de ses erreurs, élargir ce que nous apprenons de la pratique, partir du particulier pour arriver au général. Il faut observer tout d’abord, interroger puis commencer à théoriser. Dühring fait tout l’inverse : il part du général qu’il croit se présenter à lui (dans ce qu’il connait de la Prusse de 1870) pour en faire une théorie universelle, et d’une vision tronquée, confuse, mutilée, il fait une histoire universelle. Dühring part de la vie de Dühring pour expliquer l’univers !

            Pour ses références juridiques, il s’appuie sur les codes prussiens qui ne s’appliquaient pas même sur toute l’Allemagne de 1870. C’est un peu comme si l’on faisait aujourd’hui un traité de droits fondamentaux à partir des seules lois du concordat qui s’exerce sur le territoire de la Moselle et de l’Alsace !

Pour parler d’économie, il se contente d’élaborer des thèses à partir du seul marché du livre de la ville de Leipzig de 1860 environ (sic !)…Cela équivaudrait à ce que quelqu’un de nos jours fasse une économie politique universelle à partir  de l’observation du seul marché aux puces de Saint-Ouen !

            Dühring du haut de sa suffisance s’en contente. Pour parfaire sa démonstration lorsque manifestement il lui manque une observation pratique, il crée des personnages fictifs qui sont censés expliquer dans un contexte absolu et idéel, tel qu’il ne se présentera jamais dans la « vraie vie » et s’imagine alors ce qui peut se passer : il s’imagine…On pourrait se dire que c’est une philosophie vieillie et qu’aujourd’hui tel ne serait plus le cas. Hélas non : L’un des livres de philosophie politique le plus étudié dans le monde anglo-saxon (John Rawls : Théorie de la Justice) part du même postulat : imaginer deux personnages, hors de tout temps, de toute société, de toute époque, de tout moyen de production et les faire parler. Qu’advient-il ? Il s’accorde sur le principe de la justice, et Rawls de dérouler sur cinq-cents pages tous les mystères qui en découlent : l’intolérance, l’injustice etc.

            De qui se moque-t-on ? On raille le sens pratique si propre aux ouvriers qui sans mettre des mots savants sur des conceptions arrivent à se dépêtrer de situations problématiques. Qui n’a jamais vu un groupe d’ouvriers face à une contradiction (un problème) mettre en œuvre leur sens pratique, œuvrer pour découvrir la panne d’une machine-outil qu’un ingénieur n’arrive pas à résoudre, ne connait rien de la pratique. Il faut faire confiance aux masses. Les erreurs sont possibles mais elles permettent d’avancer. Au final la solution est trouvée la plupart du temps.

            Ainsi tous les jours sur les chantiers, dans les usines, la pratique permet à des milliers d’ouvriers d’œuvrer, de travailler. Cette force de production, aucun patron n’en sera jamais capable.

            Pourtant, on ne cesse de vouloir imposer un point de vue aux masses : l’exemple typique est actuellement les théories du complot qui fleurissent et font florès un peu partout dans tous les médias : on tente de la sorte d’imposer un point de vue aux masses pourtant tous ces édifices complexes ne sont que des châteaux de cartes !

            Revenons sur quelques points qui ont le vent en poupe en ce moment afin de démasquer et d’abattre les petits et mesquins Dühring se cachant derrière.

            - Les attentats du 11 septembre 2001 : Les tours ne peuvent pas s’effondrer ainsi : Beaucoup d’entre nous ont-ils déjà assisté au choc d’un avion de ligne face à une structure aussi longiligne qu’un tour de plusieurs centaines de mètres ? Non mais de fait, on pense que ce choc risque bien de faire chuter la dite tour. Qui peut sérieusement imaginer qu’une tour de métal et de verre  de 300 m résiste à un choc à 800 km/h  avec un avion qui est une structure métallique élancée bourré de combustible, en somme un véritable missile explosif. Les avions de chasse de l’armée américaine ne sont pas intervenus ? On s’imagine mal que dans un laps de temps aussi court (d’une quarantaine de minutes) que les militaires yankee puissent intervenir… imaginons le processus de la remontée des informations suite à la première collision jusqu’à un état-major et l’ordre éventuel descendant donné aux avions de chasse d’abattre des avions de lignes, ordre devant être validé par la Maison Blanche elle-même. Le temps n’y est guère, il fallait bien plus de quarante minutes. Il est à rappeler aussi que des centaines d’avions circulaient ce jour au-dessus de New-York et qu'abattre un avion suppose un crash sur cette même ville ou aux alentours surpeuplés de la métropole : quel militaire aurait pris un tel risque ?

D’aucuns disent qu’un certain nombre de logos d’origine franc-maçons se trouvent sur des édifices publics américains, ce qui tendrait à prouver un complot.  On ne voit guère de lien entre les édifices historiques des U.S.A. et ces attentats. La Franc-maçonnerie est apparue dans les pays anglo-saxons et s’est développée avec la philosophie des lumières.  Les Etats-Unis d’Amérique sont le fruit de cette philosophie des lumières et un certain nombre de pères fondateurs étaient maçons. Dès lors des symboles peuvent exister de-ci de-là.

            En somme sans fait probant, le complotiste part tout simplement du complot (sa raison d’être) pour prouver le complot ! Du fatras, le complotiste tire des conséquences, il ne déduit pas des événements, il induit des faits : c’est parce que c’est un complot que le second avion n’a pas été abattu etc.

            Ce qui est en revanche vrai, c’est que la politique impérialiste des Etats-Unis a armé les hommes de Ben Laden pour combattre en Afghanistan dans les années quatre-vingt et que Ben Laden lui-même a été sans doute formé  ou tout du moins aidé par la C.I.A. dans sa lutte contre le social-impérialisme russe. Ceci est un fait historique.  

            En revanche, aucun ouvrier ne peut penser avec son sens pratique de constructeur, qu’avec un tel choc une tour ne s’effondre pas. Qu’importe, les bourgeois illuminés refont l’histoire, car celle-ci s’avère trop simple pour eux.  Ainsi, ils cherchent à justifier les peurs qu’ils vont instrumentaliser à la recherche du bouc-émissaire : ce sera le juif financier, ce sera l’arabe terroriste. Bref « on nous cache tout on nous dit rien » comme chantait Jacques Dutronc qui se moquait du bourgeois. 

            L’homme aime à se compliquer la tâche : singe descendant d’un arbre, il ne regarde pas la branche dont il vient, mais fixe le ciel devant lui et trouvant les nuées fort à son goût, et ainsi invente toute une série d’inepties idéalistes : les idées absolues, Dieu, les complots. Il aime jeter un voile d’obscurité sur l’évidence et la simplicité.

            Pourtant l’histoire du monde est déjà suffisamment complexe si on l’examine de manière matérialiste son déroulé sans ajouter ces ombrages inutiles.

            Descartes dans son Discours de la méthode nous apprend tout d’abord à distinguer ce qui est évident à nos yeux. Ce qui est évident c’est que le 11 septembre 2001, les U.S.A. ont payé une politique impérialiste désastreuse après avoir eux-mêmes fournis les armes de leur propre perte.

            Donc voilà les Dühring qui défilent : aujourd’hui ils ne sont plus privat-dozenz, ils sont des cinéastes, des écrivains, des comiques : peu importe leurs qualifications, ils ont autorités sur tout : ils partent de leurs convictions pour faire une histoire universelle. Pourquoi se remettre en question ? Par ailleurs, lorsqu’on les remet officiellement en question, comme lorsque l’on veut appliquer une décision de justice dans le cadre d’un viol d’une enfant de 13 ans comme dans le cas de Polanski, on crie que la justice même bourgeoise ne passera pas face au génie. Les ministres défilent, les excuses bidons aussi : « elle en faisait bien 25 à l’époque ». Les simili-Dühring doivent avoir raison sur tout et échapper à la justice bourgeoise qu’ils aiment tant ordonner d’aventure. 

            Il en est de même dans d’importants autres domaines. Prenons l’exemple du cas de Joseph Staline : peu de révolutionnaires on le cran de se revendiquer de son héritage . Du coup, on nous dira vous êtes « staliniste », « passéiste », « dangereux ». Ces bons messieurs qui se figurent détenir la vérité se sont-ils donné la peine de lire quelques textes de Staline ? Non un frisson d’effroi les prend : pourquoi donc lire Staline ? Peut-être pour y découvrir des choses à contrecourant de certitudes des manuels bourgeois d’histoire.

Juste un exemple voici la réponse de Staline dans un courrier privé aux éditeurs d’une vie de Staline : « Je suis absolument contre l'édition des Récits sur l'enfance de Staline. Le livre abonde d'une masse d'inexactitudes de fait, d'altérations, d'exagérations, d'éloges non mérités. Des amateurs de contes, des baratineurs (peut-être des baratineurs « honnêtes »), des adulateurs ont induit en erreur l'auteur. C'est dommage pour l'auteur, mais un fait reste un fait. Mais ceci n'est pas l'important. L'important réside en ce que le livre a tendance à enraciner dans la conscience des enfants soviétiques (et les gens en général) le culte des personnalités, des dirigeants, des héros infaillibles. C'est dangereux, nuisible. La théorie des « héros » et de la « foule » n'est pas bolchevik… » (Lettre 16 Février 1938).  Nous sommes bien loin du tyran imbu de sa personne qui impose d’une main de fer un culte à sa propre personne. A lire cette lettre, d’autre exemples existent, on perçoit encore mieux le ridicule d’un Khroutchev et des révisionnistes en 1956. A lire cette lettre on comprend la justesse des prises de positions du PCC contre la déstalinisation dans les années soixante.

            Que les bourgeois nous conspuent  lorsque nous nous référons à Staline ou à Mao est une chose évidente et saine : ces deux leaders du mouvement ouvrier sont aux antipodes du mode de production capitaliste que les bourgeois veulent tant conserver : nous sommes leur ennemis, ils le savent. Plus grave est l’attitude de prétendus révolutionnaires petits-bourgeois qui nous défendraient littéralement d’assumer cet héritage. Pourtant souvent ces derniers n’ont pas un grand héritage à revendiquer…

            En somme partout autour de nous pullulent les Dühring assurés de leur suffisances. Ils sont un poison  pour la vie des masses,  des génies malfaisants, car ils veulent imposer aux masses leur point de vue. Les masses veulent comprendre par elles-mêmes, elles n’ont pas besoin de ces ridicules arguties : il suffit d’éviter la bave de ces petits Dühring, parfois leurs balles enrobées d’un délicieux sucre, pour voir la réalité de choses : ces Dühring veulent entraver la puissance créatrice des masses,  car ces masses auront tôt fait de traduire ces mesquins mandarins devant le tribunal de la raison, où leurs argumentaires se réduiront comme peau de chagrin avant que de disparaître.  C’est cela la révolution culturelle : battre en brèche les traditions sempiternelles, les certitudes obtenues à bon compte, renvoyer les Dühring dans leurs tours d’ivoires ou plus constructif les envoyer sur le terrain prendre conscience de l’intelligence des masses, intelligence qu’ils méprisent tant.

 

VIVE L'AURORE PROLETARIENNE!

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8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 17:51

"Enfin il reste incontestable que si, dans une ville, certaines rues tendent à être fréquentées par les gens riches, d'autres par des pauvres, aux heures où les ouvriers ne sont pas à l'usine, la rue est à eux, tandis que les non-ouvriers rentrent ou restent dans leurs maisons : de même que les classes tendent à s'isoler l'une de l'autre dans l'espace, de même aussi on trouverait que ce n'est pas aux mêmes moments de la journée, ni aux mêmes jours de la semaine, qu'elles se trouvent aux mêmes endroits. En tout cas, quand les ouvriers sont dans la rue, il semble qu'ils y demeurent plus volontiers que les hommes des autres classes. Peut-être y éprouvent-ils plus pleinement que dans leurs maisons le sentiment de la liberté et de la vie sociale reconquise, parce que leur logement est étroit et fermé comme l'atelier, parce que leur sociabilité, si durement et longuement refoulée, se détend, et qu'au delà de la famille, c'est le groupe mouvant des hommes de leur classe, et même de toutes les classes, où ils aiment à se replonger. Tandis que les non-ouvriers affectent dans la rue une certaine réserve, parce qu'ils trouvent ailleurs des occasions multipliées de satisfaire leurs instincts sociaux, l'ani­mation de la rue dans les quartiers ouvriers, au sortir des usines, s'explique par la raison inverse. La barrière qui sépare la vie sociale de l'autre, c'est la porte de l'usine plutôt que la porte de la maison. Il est alors inévitable qu'entre la rue et le logement les communications soient plus fréquentes, que la malpropreté et le bruit du dehors pénètrent au dedans, et que, des intérieurs, on se penche trop volontiers sur l'escalier et sur la cour, et sur toute la rumeur et l'agitation des voies populeuses. Peut-être est-ce en partie, au reste, parce que le logement est mal tenu et pauvre, que l'ouvrier s'attarde avant d'y rentrer. Par tout cela s'explique la facilité de l'ouvrier à s'accom­moder d'un local d'habitation médiocre, et la faiblesse de ses revendications en matière de confort intérieur."

La classe ouvrière et les niveaux de vie. Livre III

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